L’article de ManpowerGroup France rapporte les résultats d’une enquête sur les perspectives d’embauche et les tendances du marché du travail pour le deuxième trimestre de 2023. Bien que le contexte actuel demeure incertain et que l’impact de l’inflation continue, l’économie française tient le coup.
Pour le second trimestre 2023, les employeurs restent optimistes en matière de recrutement. Le marché de l’emploi sera encore dynamique. Le risque de récession demeure désormais écarté avec une progression de l’activité plus importante que ce qui était espéré.
Le climat d’embauche pour ce second trimestre 2023 en quelques chiffres
En quelques chiffres, les employeurs prévoient :
Pour développer leur croissance, les entreprises, quelle que soit leur taille, souhaitent maintenir fortement leurs besoins en recrutement en France. Cette tendance concerne tous les secteurs de l’automobile à la finance en passant par l’industrie des biens de consommation ou de la consommation.
A contrario, le rapport de force s’inverse en faveur des candidats. Les employeurs sont désormais plus enclins à proposer plus de flexibilité pour attirer les candidats que pour fidéliser leurs salariés.
Perspectives des bassins d’emploi
Les entreprises françaises sont optimistes quant à l’évolution du marché de l’emploi au second trimestre 2023. Les employeurs prévoient une augmentation des effectifs, avec un solde net d’emploi positif dans toutes les régions étudiées. Les entreprises de l’Est s’attendent à une augmentation de 24%, celles du Nord à une augmentation de 25%, celles de l’Ouest à une augmentation de 26%, celles du Sud à une augmentation de 28%, tandis que la région Île-de-France enregistre une prévision nette d’emploi de 30%.
Parmi toutes les régions, le Nord présente une forte progression des projets de recrutement, avec une augmentation de 12 points d’un trimestre à l’autre et de 3 points en un an. Cette augmentation est surprenante, étant donné que la région a souffert du coût de l’énergie ayant affecté les secteurs de la métallurgie, de la chimie et de l’agroalimentaire.
La région Île-de-France demeure la plus performante avec une prévision nette d’emploi de 30%. Cette région continue de se démarquer des autres en termes de croissance économique et d’opportunités d’emploi.
Pour la région Est, si le solde net y est plus faible et que celui-ci diminue encore (-1 point), c’est aussi la région qui a connu la hausse la plus forte en un an (+ points).
En conclusion, les chiffres montrent que le marché de l’emploi en France est en constante amélioration, avec une augmentation prévue des effectifs dans toutes les régions étudiées. Cependant, certaines régions se démarquent avec des taux de croissance plus élevés que d’autres. Ces chiffres sont encourageants pour les demandeurs d’emploi, car ils indiquent que les employeurs sont prêts à investir dans la création de nouveaux postes et à favoriser la croissance économique.
Des prévisions contrastées dans les différents secteurs économiques
L’ensemble des secteurs étudiés observeront une haute de leurs effectifs au second trimestre 2023. Bien que les intentions d’embauche ralentissent dans la majorité des pans d’activité, trois secteurs démontrent en revanche une augmentation.
Le secteur qui présente une plus forte hausse en France est celui du transport, de la logistique et de l’automobile (+38%). On observe aussi une amélioration des projets de recrutement (+5 points) dans les domaines de l’industrie et des matériaux (+26%).
Par ailleurs, le secteur connaissant détenant la plus importante augmentation d’un trimestre à l’autre est celui de la communication avec une hausse de 12 points.
Les intentions d’embauche des entreprises françaises
Selon les données de ManpowerGroup, les entreprises françaises ont prévu d’embaucher plus de travailleurs plutôt que de réduire leurs effectifs au cours pour ce second trimestre. Les intentions d’embauche ont même augmenté dans trois types d’entreprises sur quatre. Cette situation est étonnante au regard de l’augmentation des prix des contrats de gaz et d’électricité au cours des derniers mois, qui aurait pu conduire à une réduction des intentions d’embauche.
Les employeurs des PME de 10 à 49 salariés présentent un solde net d’embauche de +38%, atteignant son plus haut niveau sur un an après un gain de 7 points au second trimestre 2023. Les micro-entreprises ont également affiché un gain de 10 points et un solde net de +17%.
Les PME de 50 à 250 salariés ont enregistré une hausse de 3 points, tandis que les grandes entreprises de plus de 250 salariés ont connu une baisse de 2 points, mais ont toutes deux affiché une perspective nette d’emploi de +29%.
Il est difficile de savoir si cette situation est due aux aides gouvernementales accordées aux micro-entreprises et PME pour faire face à la hausse des prix de l’énergie ou à une réaction plus rapide de ces entreprises à la croissance soudaine de l’activité en début d’année.
De fait, malgré l’inflation des prix de l’énergie, les intentions d’embauche des entreprises françaises restent solides et sont même en hausse pour certaines d’entre elles, ce qui est une bonne nouvelle pour l’emploi et l’économie dans son ensemble.
Situation de la France par rapport aux tendances mondiales
La France affiche un solde net d’embauche de +26%, ce qui la place au-dessus de la plupart des pays européens en matière de prévisions d’embauche pour les mois à venir. Seuls quelques pays, comme la Suisse, la Norvège et les Pays-Bas, affichent un solde net positif supérieur en Europe.
En Amérique centrale, le marché de l’emploi est plutôt dynamique, avec un solde net de +38% pour le Costa Rica et le Guatemala et de +41% pour le Panama. Ces chiffres sont en corrélation avec des projections de taux de croissance économique deux à trois fois supérieures à celles de l’Amérique du Nord et de l’Amérique Latine, selon les dernières prévisions du FMI.
L’Asie-Pacifique est la seule région du monde à connaître une augmentation de ses intentions d’embauche par rapport au premier trimestre, avec une prévision nette d’emploi de +27% pour le deuxième trimestre 2023, soit une hausse de 2 points par rapport au premier trimestre 2023.
En outre, la France se classe au 6ème rang mondial pour les projets de recrutement dans le secteur du transport, de la logistique et de l’automobile.
Ces chiffres montrent que la France est en avance sur de nombreux autres pays en termes de perspectives d’emploi pour les mois à venir, malgré une augmentation des prix des contrats de gaz et d’électricité au cours des derniers mois, qui aurait pu inciter les entreprises à réduire leurs intentions d’embauche.
Les priorités des recruteurs pour faire face à la pénurie de talents
La pénurie de talents est un problème croissant pour de nombreuses entreprises, en particulier en France, où 8 employeurs sur 10 affirment rencontrer des difficultés de recrutement. Le baromètre des perspectives d’emploi a révélé que les compétences les plus difficiles à trouver incluent le marketing et la vente (19%), la logistique (16%), l’expertise en IT & Data (16%), l’ingénierie (16%), les compétences de production (16%) et la relation client (15%).
En termes de savoir-être, les employeurs ont du mal à trouver des profils ayant les qualités personnelles telles que la fiabilité, la discipline, et le sens des responsabilités (23%), la résistance au stress et la capacité d’adaptation, (22%) la prise d’initiative (21%), la curiosité et le goût d’apprendre (20%), le travail d’équipe et la résolution de problèmes (20%).
Pour faire face à cette pénurie, les employeurs ont l’intention d’augmenter les salaires, d’offrir plus de flexibilité au niveau de l’organisation du travail (31%), d’étendre les possibilités de télétravail (25%) et d’offrir davantage de primes (25%). À court terme, les entreprises souhaitent augmenter les primes de leurs meilleurs collaborateurs, mais aussi d’augmenter les salaires en fonction des performances des postes aux compétences les plus recherchées.
Par ailleurs, la pénurie de talents et de compétences reste un défi majeur à relever. Les entreprises doivent améliorer les conditions d’embauche et de travail offertes, ainsi qu’investir dans des solutions de formation pour résoudre en partie ce problème.
Ainsi, la pénurie de talents est un problème mondial, mais pour attirer et retenir les meilleurs talents, les entreprises se concentrent sur l’amélioration des conditions de travail et des avantages offerts, ainsi que sur le développement des compétences des employés existants.
Source : Enquête Manpower